• 08 JUIN 22
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    Paroles d’adhérents : coup de gueule !

    Paroles d’adhérents : coup de gueule !

     -oOo-

    Père Ubu clamait « je veux faire des lois maintenant ».
    Nos bons Maîtres aussi, dirait-on.

    lu sur Egora : https://www.egora.fr/actus-pro/conditions-d-exercice/73976-obligation-de-gardes-les-liberaux-appellent-valletoux-a-cesser?nopaging=1

    On s’émeut :

    « Depuis plusieurs semaines, les colonnes de la presse nationale et locale sont quotidiennement occupées par les fermetures de services d’urgences à la chaîne. Avec une alerte relayée à tous les échelons: celle d’une crise estivale sans précédent. A l’occasion de l’ouverture du salon Santexpo, qui réunit le monde hospitalier, mardi 17 mai, le président de la FHF a fait part de ses inquiétudes: « Le taux d’absentéisme est plus élevé qu’avant la crise, les difficultés à recruter sont fortes, l’intérim et ses dérives battent leur plein, et des tensions majeures existent sur les spécialités médicales assujetties aux gardes et astreintes », a-t-il énuméré. Faute de personnels, des lits sont fermés dans « plus des trois quarts des établissements ».

    Face à cette situation, Frédéric Valletoux a appelé à transformer « radicalement » le système de santé. « L’heure n’est plus aux analyses et aux diagnostics mais aux mesures rapides, fortes, profondes et durables. » « La France manque tout simplement de médecins qui prennent en charge des malades, disons-le », a ajouté le candidat de la majorité aux législatives en Seine-et-Marne, estimant que « les obligations qui pèsent sur les acteurs rémunérés par les cotisations sociales obligatoires demeurent déséquilibrées ». « Les professionnels des hôpitaux publics doivent assumer la permanence des soins, répondre à une obligation de gardes et astreintes, et assumer un poids toujours plus grand dans les soins non programmés. »

    Outre un plan de continuité des soins territoriaux ou le doublement des heures sup’ et du forfait de temps de travail additionnel pour l’hôpital public, le président de la FHF a suggéré de rétablir l’obligation de garde des médecins de ville en urgence.

    « Chaque praticien devrait s’inscrire sur une ligne de garde ou d’astreinte, en ville (PDSA) ou à l’hôpital (PDSES), lorsqu’elle est jugée indispensable pour l’accès aux soins sur le territoire d’exercice. Nul ne devrait pouvoir s’y soustraire sauf dérogations en raison de son état de santé ou de son âge », a-t-il déclaré. Une demande qu’il avait déjà formulée à plusieurs reprises. »

    Père Ubu, face à cette triste tristesse désemparée de nos compatriotes nous devons les éblouir des récits de nos idées merveilleuses.

    Contraignons, obligeons tous soignants de soigner, fussent-ils sans patients patientant, distribuons les dans les déserts bien déserts et nous les nommerons médicaux en leur honneur ainsi à coup sûr ils y trouveront force patients.

    Il serait temps que le Saint Esprit tombe sur la tête des soignants.

    Les anciens filent leurs fins d’exercice en tentant de conserver l’esprit de leur carrière. Avec les moyens du bord. Certes.

    Mais nous avons été, c’est un truisme, tellement hors sol tant en engagement économico-social, nous auto investissant en sauveurs universels, qu’en prise en charge politique et budgétaire de notre rôle, en courbant toujours une tête qui devrait être droite et fière.
    Mais voilà, la cavalerie des réalités affairistes où la réalité concrète lorgne aujourd’hui vers une réorganisation globale et dystopique d’un monde sans état d’âme nous a rattrapés. Nous a dépassés.

    Les soignants n’auront plus qu’un rôle de fantassin de la santé, mobilisables selon les fronts. De bons petit soldats sanitaires n’ayant pas vocation à se mêler des affaires des grands. On distribue(ra) quelques médailles en chocolat pour honorer les vieux grisons comme les jeunes Rastignac de foire, on allouera quelques fariboles pour amuser les nouvelles coquetteries de clan.

    Moi, à l’instar de notre bon Président, je vous emmerde. Soignants imbus de votre suffisance dérisoire, je vous emmerde. Maires stupides devant vos pays de cocagne où nul attrait de suffit à combler la vacuité vocationnelle de Diafoirus en goguette, je vous emmerde. Patients pleurnichards prêts à vous abaisser à toutes les compromissions, à applaudir à toutes les mesurettes, je vous emmerde. Soignants de tous bords, médecins avides de gloire de plateau, éphémères, infirmières incapables d’endosser d’autres rôles qu’une Pietà désespérée, vociférante et dérisoire à tout jamais, et les autres nichés dans l’empilement de spécialités parfois créées pour travestir la pauvreté des hardes au grand bal masqué de la Santé, je vous emmerde.

    Et je vous regarde sombrer, vous débattant sans succès, et lentement, irrémédiablement, dans la nuit silencieuse déchirée d’injonctions hallucinées, vociférées en vain. Je me délecte du naufrage de votre fin stupide.

    Et, ne m’abaissant pas à cracher sur vos tombes, j’imiterai Lee Anderson en allant pisser dans cet océan morne et médiocre.

    Mais « supposez que le vent vienne à changer de côté… »

     

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    Remi N,

    Adhérent Onsil.

     

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