
L’Onsil écrit* au Ministre de l’Economie et du Budget pour demander des dispositions de compensations tenant compte des difficultés économiques des Idels
Toulouse, le 10 avril 2020
Monsieur Bruno Le Maire
Ministre de l’Economie et du Budget
139 rue de Bercy
75572 PARIS CEDEX 12
Monsieur le Ministre
En cette période de crise sanitaire jamais rencontrée depuis un siècle, il m’appartient de vous alerter sur la situation économique dégradée des professionnels de santé et en particulier des infirmiers libéraux.
Avec la crise, et la peur d’être malade qui règne chez nos concitoyens et en particulier chez nos patients chroniques, force est de constater que les infirmiers font face à un baisse d’activité directement liée à l’épidémie de Covid-19.
En effet, les soins programmés ont tous été annulés, certains patients chroniques profitant de la présence permanente de leur enfants ou conjoints demandent à ce que les infirmiers n’interviennent pas et préférant que leurs enfants les prennent en charge. Cependant ces situations mettent tout de même les patients en situation de précarité sanitaire en l’absence de surveillance infirmière et de visite du médecin traitant, par ailleurs.
Dans cette situation, vous entendrez que la situation économique des cabinets de soin est menacée, d’autant que la crise s’est installée dans le temps.
Aussi, Monsieur le Ministre, j’en appelle à votre diligence afin que des dispositions de compensation soient prises pour tous les cabinets quel que soit la perte du chiffre d’affaire. En effet, la moitié du chiffre d’affaire est le plus souvent consacré aux charges incompressibles du cabinet (loyer, prévoyance, cotisations sociales, véhicules, téléphone, matériel de soin dont la consommation a beaucoup augmenté avec la crise sanitaire).
Les professionnels de santé doivent pouvoir poursuivre leur soutien à l’effort sanitaire en toute quiétude financière, faute de le faire en toute quiétude psychologique. En effet, cette épidémie provoque un grand stress chez les professionnels de santé.
Nous vous demandons donc d’annuler les prélèvements sociaux jusqu’à la fin de la crise ainsi que les cotisations retraites tout en préservant leurs droits intacts.
Le report de cotisation annoncé et l’étalement qui suivra vont avoir un effet pervers car ils vont voir doubler les prélèvements alors que les honoraires ne seront pas revenus à leur niveau d’avant la crise.
Par ailleurs, la même difficulté s’annonce avec le report automatique des cotisations individuelles de prévoyance.
Aussi nous souhaitons que ces reports soient laissés à l’initiative des professionnels s’ils en éprouvent le besoin et pas le contraire.
Dans cette attente, je vous prie de recevoir, Monsieur le Ministre, l’expression de ma plus haute considération.
Antoinette Tranchida
Présidente.
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